L’HISTOIRE DES GAMING CLUBS EN LIGNE DE FRANCE
Alors qu’il existe plus de 200 casinos en France, il est impossible de mettre les pieds dans un casino à Paris.Comment les établissements de jeux se sont-ils implantés dans la capitale ?Retour sur une histoire d’amour complexe entre Paris et le jeu.
UN DÉMARRAGE DIFFICILE POUR LE GAMING À PARIS
Ce ne sera pas une surprise, mais les Français ont toujours aimé les jeux.Au début du XVIe siècle, les loteries se multiplient dans tous les États français, à tel point qu’elles finissent même par être interdites dans la capitale par des décrets en 1598 et 1661, avant d’être finalement autorisées en 1700 grâce à la création d’une loterie nationale. .Cependant, en dehors de ce système, tous les jeux de hasard restaient interdits à Paris.Officiellement du moins, car dans la réalité, les maisons de jeux clandestines ont proliféré, à tel point que neuf établissements, résidences de la haute aristocratie, ont fini par être tolérés par le gouvernement.
Suite à la Révolution française, le succès des jeux d’argent en France ne s’est pas démenti et, à la fin du XIXe siècle, de nombreux « cercles », calqués sur les clubs de jeux anglais et fréquentés par la haute bourgeoisie, voient le jour à Paris et dans les stations balnéaires. .
Dans la France du XXe siècle, l’État a fini par se rendre compte que rien ne pouvait empêcher les activités de jeu en France et que seule leur légalisation permettrait de garder un certain contrôle sur celles-ci.Ainsi, la loi du 15 juin 1907 autorise les jeux d’argent dans les casinos des stations thermales ou balnéaires, et quelques années plus tard, en 1923, dans les cercles privés.Pourtant… pour Paris, encore une fois, la situation n’était pas si simple.Soucieuses d’éviter les troubles à l’ordre public dans la ville la plus peuplée de France, les autorités interdisent en 1919 tout établissement de casino à Paris et dans un rayon de 100 kilomètres, à l’exception de la ville thermale d’Enghien-les -Bains.
ÂGE D’OR ET DÉCLIN DES CERCLES DE JEU À PARIS
Evidemment, les Parisiens n’étaient pas prêts d’en rester là et rien ne pouvait empêcher les cercles de jeu de perdurer et de connaître un grand succès, grâce aux dérogations enfin accordées par le ministère de l’Intérieur.Après la Seconde Guerre mondiale, l’engouement pour le jeu reprend et à la fin du XXe siècle, il existe une bonne quinzaine de cercles à Paris dont les plus emblématiques sont le Cercle Haussmann, Eldo, le Cercle Wagram, le Cercle Anglais, l’Aviation Club de France, Industrie, Cercle Clichy-Montmartre et Cercle Gaillon.
Dans de tels cercles, on pouvait participer aux jeux de table traditionnels et aux jeux contre la banque, mais les jeux de casino basés sur le pur hasard, comme le blackjack, la roulette et les machines à sous, restaient interdits.Les plus grands professionnels du Texas Hold’em sont venus jouer au poker à Paris grâce à des tournois prestigieux comme le World Poker Tour et les World Series of Poker.Toutes ces maisons de jeux étaient gérées sous la loi de 1901 pour des associations, supposées sans but lucratif, ce qui a fini par les conduire à leur destruction.Face à l’opacité de la comptabilité à certains endroits, le gouvernement est entré en guerre contre de tels établissements à la fin des années 2000, mettant progressivement fin à la grande époque des cercles de jeux à Paris.
TRANSFORMATION DES CERCLES DE JEU EN GAMING CLUBS À PARIS
Si la différence de nom peut sembler légère, elle n’en est pas moins d’une grande importance sur le fond. Le 1er janvier 2018, un nouveau cadre légal des jeux d’argent à Paris a ouvert la porte à un nouveau type d’établissement : les clubs de jeux. Contrairement aux cercles de jeux, ce sont des sociétés commerciales avec un commissaire aux comptes. Ce nouveau système, qui permet plus de transparence, serait testé pendant cinq ans.
